Les étudiants algériens qui souhaitent poursuivre leurs études universitaires à l’étranger avaient deux principales destinations : la France et le Canada. Le principal atout de ces deux pays c’est l’usage de la langue française dans les universités et les grandes écoles.
Cependant, ces deux destinations prisées par les étudiants algériens ne sont plus aussi faciles d’accès, à cause, notamment, du durcissement de leurs politiques migratoires.
À cela s’ajoute une perte d’attractivité qui profite à d’autres destinations non francophones, ce qui ne semble d’ailleurs pas déranger bon nombre d’étudiants algériens chez qui s’est opérée ces dernières années une véritable évolution linguistique.
Beaucoup d’entre eux maîtrisent désormais, en guise de langues étrangères, l’anglais, l’allemand, voire même le russe ou le chinois, et ce, au détriment du français qui perd en popularité.
Le Canada se ferme de plus en plus aux étudiants étrangers
Le Canada, prisé par de nombreux étudiants algériens, a décidé de réduire progressivement le nombre d’étudiants étrangers qu’il accueille chaque année. Les Algériens ne sont pas les seuls concernés par les nouvelles mesures.
En effet, le gouvernement canadien a mis en place un nouveau programme qui vise à réduire les permis d’études accordés aux étudiants étrangers. Le Canada, autrefois connu pour son accueil à bras ouvert des étudiants étrangers, serre désormais la vis.
Le pays, qui a délivré plus de 500.000 permis de séjour en 2023, 485.000 en 2024, compte désormais opérer une nouvelle baisse de 10 %, soit accueillir seulement 437.000 étudiants étrangers en 2025.
À cela s’ajoutent plusieurs durcissements concernant les titres de séjour et l’accès au travail. Le gouvernement canadien justifie ce tour de vis par une hausse « rapide » du nombre d’étudiants étrangers dans le pays, ce qui « exerce une pression sur les logements, les soins de santé et d’autres services », rapporte Le Figaro.
Étudiants étrangers : la France perd en attractivité
La France quant à elle, a opéré un durcissement progressif de sa politique migratoire qui impacte aussi les étudiants étrangers. Les conditions d’obtention d’un titre de séjour étudiant se sont dégradées. Beaucoup d’étudiants étrangers doivent attendre plusieurs mois avant d’obtenir le précieux sésame, ce qui les perturbe dans leur scolarité.
Par ailleurs, les tensions actuelles entre la France et l’Algérie devraient déboucher sur une réduction du nombre de visas qui seront accordés aux étudiants algériens en 2025.
Enfin, la France souffre d’un problème d’attractivité. Le pays était pourtant classé deuxième pays d’accueil pour les étudiants internationaux en 1980, après les Etats-Unis d’Amérique, avant de descendre à la quatrième place en 2017.
En 2022, le pays recule à la septième place, bien après l’Allemagne, le Canada, ou encore la Russie, indique un rapport d’évaluation de la cour des comptes qui traite de l’attractivité de l’enseignement supérieur français pour les étudiants étrangers.
Le verdict est sans appel : la France perd en attractivité, rapporte le journal français Le Parisien. Le rapport, publié le 10 mars 2025, explique que le nombre d’étudiants étrangers en France évolue moins vite que dans les autres principaux pays prisés par les étudiants étrangers.
La France attire principalement des étudiants francophones
Ce même rapport souligne que la France compte actuellement 2,5 millions d’étudiants, dont 12 % sont étrangers. 50 % de ces étudiants étrangers qui ont choisi la France viennent, toujours selon le rapport, d’Afrique, et principalement du Maghreb.
La Cour des comptes souligne cependant que la France attire « prioritairement des étudiants francophones » ce qui ne colle pas avec l’évolution linguistique des étudiants algériens qui se tournent de plus en plus vers de nouvelles langues au détriment du Français.
De plus en plus d’étudiants algériens choisissent ainsi de poursuivre leurs études dans d’autres pays européens, notamment l’Allemagne ou le Royaume-Uni, mais aussi en Russie, en Chine ou aux Etats-Unis d’Amérique.
