Coup dur pour certains ressortissants étrangers établis en Autriche. Le nouveau gouvernement autrichien, pays de l’espace Schengen, a décidé mercredi 12 mars de suspendre temporairement les procédures du regroupement familial pour les migrants.
Justifiant sa décision par une surcharge des capacités d’accueil de l’Autriche, la coalition tripartite autrichienne a annoncé l’interruption temporaire du regroupement familial pour cette catégorie d’immigrés.
Selon un communiqué de presse du ministère de l’Intérieur, cité par plusieurs médias, cette annonce a été motivée par le nombre élevé des demandes de regroupement familial enregistrées ces dernières années.
L’Autriche suspend les procédures du regroupement familial
« De nombreux domaines, tels que le système éducatif, sont déjà mis à rude épreuve. L’impact sur la délinquance juvénile est également perceptible. Il est de notre responsabilité de mettre en œuvre de manière cohérente les mesures convenues », a déclaré le ministre autrichien de l’Intérieur, Gerhard Karner.
La mesure doit être adoptée par le Parlement dès que possible, a indiqué le gouvernement composé du Parti populaire de centre-droit, des sociaux-démocrates de centre-gauche et du parti libéral Neos.
Pour justifier cette décision, le chancelier Christian Stocker a notamment pointé les services sociaux qui « sont mis à rude épreuve », selon lui. « Les capacités de l’Autriche sont limitées et c’est pourquoi nous avons décidé d’empêcher toute surcharge supplémentaire », a-t-il déclaré.
Concrètement, les étrangers qui bénéficient d’un statut dit « protégé », qui leur permet d’éviter toute mesure d’expulsion, ne sont plus autorisés à faire venir les membres de leur famille qui vivent encore dans leur pays d’origine, note le média Euro News.
« Les secteurs du logement, de la santé et de l’éducation sont surchargés »
Au cours des deux dernières années, près de 18.000 personnes sont entrées en Autriche dans le cadre des procédures du regroupement familial, la majorité d’entre elles étant des mineurs. Dans le détail, les chiffres officiels révèlent que 7.762 personnes sont arrivées en Autriche l’année dernière et 9.254 en 2023.
« Si nous continuons à attendre que les chiffres soient aussi élevés que par le passé, nous ne parviendrons jamais à la prophylaxie », a ajouté le chancelier autrichien.
La mesure, qui doit passer par le Parlement, devrait être largement soutenue. Mais elle ne fait pas l’unanimité. Ses détracteurs y voient une violation du droit d’asile européen commun et de la Convention européenne des droits de l’homme.
Toutefois, le gouvernement autrichien a assuré qu’il avait déjà informé l’UE de la suspension temporaire des procédures du regroupement familial, en justifiant la mesure par le fait que les secteurs du logement, de la santé et de l’éducation en Autriche étaient surchargés.